L’activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’encontre des femmes, autour du thème: « Mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles dans le contexte du changement climatique ».
La campagne numérique qui va durer 16 jours vise à sensibiliser et dénoncer les abus dont sont victimes les groupes de femmes et filles riveraines des grandes plantations de monocultures d’arbres. L’idée est d’encourager les femmes à poursuivre le combat pour la sauvegarde de leurs droits fondamentaux et de leurs ressources vitales. Tout en appelant les gouvernements et les bailleurs de fonds à accroître des actions pour une meilleure protection des femmes et filles riveraines des grands projets dont la précarité s’amplifie avec les changements climatiques.
Les accaparements de terres à grande échelle spolient les droits des femmes
Selon le RADD et J4E, la plupart des projets de barrages, d’extraction de gaz naturel et de pétrole…ainsi que les déforestations à grande échelle pour des plantations de monocultures d’arbres (palmier à huile, hévéa) et les projets d’infrastructures portés par les Etats, sont les principaux responsables de changements climatiques. Dans les villages, ces grands projets s’accaparent la plupart du temps des ressources indispensables (terres, eau, air…) utilisées par les femmes et les jeunes filles pour développer leurs moyens de vie et assurer leur autonomisation, précise le communiqué officiel. Ces accaparements de terres à grande échelle génèrent des violences de tous genres et particulièrement des violences économiques.
Par ailleurs, les Etats ne garantissent pas aux femmes riveraines spoliées de leurs ressources des compensations durables. Par conséquent, les femmes sont abandonnées à leur propre sort, avec les risques de violences qui portent atteinte à leur dignité.
Lors de la célébration de la journée internationale de lutte contre les monocultures d’arbres le 22 septembre dernier, le RADD et autres organisations de la société civile ont dénoncé les abus faits aux femmes riveraines des grandes plantations installées à Edéa. La déclaration conjointe dénonce entre autres: le non-respect des clauses sociales et environnementales inscrites dans le cahier de charges notamment, les accaparements des terres et les expulsions sans indemnisation ni compensation, l’absence criarde des services sociaux de base (routes, hôpitaux, écoles, eau potable, énergie…)et la violation des lieux cultuels et culturels (sépultures et sites sacrés). Il faut y ajouter les violences faites sur les femmes et jeunes filles (viol, harcèlement sexuel, détournement de mineurs), la non immatriculation des employés sous-traitants à la sécurité sociale et les débauches (prostitution, délinquance juvénile, consommation abusive d’alcool et des drogues…).