Le 15 novembre 2022, la présidence de la COP 27 qui se tient dans la cité balnéaire de Charm el-Cheikh (Egypte) a reconnu officiellement le rôle des femmes africaines en tant qu’actrices majeures dans l’action climatique. Dans cette logique, une initiative portant sur les priorités d’adaptation des femmes africaines au climat autrement désignée African Women’s Climate Adaptive Priorities (AWCAP), a été lancée. Le projet vise à renforcer l’inclusion des femmes pour un avenir climato-résilient. L’accent sera mis sur le renforcement de la participation des femmes à la gouvernance environnementale dans le cadre d’une transition équitable vers l’économie verte et la réalisation du développement durable.
Selon le président de la COP27, Sameh Shoukry, « L’Afrique est responsable de moins de 4% des émissions mondiales et est disproportionnellement punie par l’impact du changement climatique. Les femmes rurales du continent sont parmi les plus défavorisées car elles portent le fardeau à travers leurs activités à la maison et dans les champs, et impactées par les déplacements dus au changement climatique ». Il ajoute que des mesures doivent être mises en œuvre pour une transition eau-énergie-alimentation résiliente, qui puisse apporter un soutien socio-économique aux nations africaines et sauver des vies ainsi que les moyens de subsistance.
L’autre plus-value de l’initiative réside en ce qu’elle fera tomber les barrières et/ou préjugés vis-à-vis des femmes et veiller à ce qu’elles disposent d’un meilleur accès à l’éducation. Leurs capacités seront aussi renforcées afin qu’elles soient impliquées dans les actions de transition vers une économie verte. D’après les sources officielles, les femmes du continent africain dépendent des activités liées à l’agriculture, à la forêt, à l’élevage ; lesquelles subissent de façon disproportionnée les impacts des changements climatiques.
Une avancée dans la réalisation de l’ODD 5 sur l’égalité des sexes
Si l’impact du changement climatique sur les femmes n’est pas atténué, l’égalité de sexes promue par l’ODD 5 inscrit à l’agenda 2030 des Nations unies va connaître une régression à son niveau de 2010. L’implication des femmes dans l’action climatique nécessite un partenariat gagnant-gagnant pour développer et implémenter des solutions d’adaptation efficaces et durables. L’AWCAP a été lancée lors de la séance d’ouverture de la journée thématique sur le genre.
Au niveau international, l’enjeu de l’initiative est justifié par l’urgence d’impliquer les voix, les connaissances, les perspectives et l’expertise de celles-là qui représentent 50% de la population, d’après la secrétaire exécutive d’ONU Climat, Patricia Espinosa Cantellano. D’après le rapport d’évaluation publié début mars par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la vulnérabilité aux changements climatiques est exacerbée entre autres par l’inégalité et la marginalisation liées au genre.